Accepter

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ACCEPTER

Accepter ce qui est pour pouvoir accueillir une nouvelle situation

et tout ce qui pourra naître de cette situation

Accepter d’arrêter : arrêter de travailler, arrêter de bouger, de marcher, de nous déplacer, arrêter de répondre à nos besoins et nos envies constantes et immédiates.

Accepter l’autorité et les mesures d’urgence prises par les gouvernements, que l’on soit d’accord avec eux ou pas, que l’on ait voté pour eux ou pas, accepter leurs décisions pour la santé collective et la protection de tous.

Accepter en confiance. Faire confiance en ceux qui travaillent, cherchent, oeuvrent pour soigner et stopper l’épidémie. Accepter le professionnalisme et le dévouement des médecins, infirmiers, infirmières, aides soignants, auxiliaires… partout dans le monde et dans chaque pays.

Accepter l’étrangeté et l’inconnu : accepter le danger invisible, accepter de ne pas savoir ni quand, ni comment… Accepter la présence d’une forme nouvelle, arrivée par surprise.

Accepter nos émotions, notre stress, notre angoisse face à une situation nouvelle et mondiale. Accepter que certains d’entre nous puissent avoir peur de la mort, pour eux-mêmes, leurs enfants, leurs proches ou leurs parents âgés . C’est accepter également de ressentir ses émotions et ses changements d’humeurs, comme ceux de notre entourage.

Accepter de diminuer notre envergure non pas notre énergie interne. Réduire nos besoins de mouvements permanentes, de justificatifs de « faire » pour exister. Accepter de prendre une place différemment.

Accepter par la frustration : ne plus pouvoir, ne pas devoir, combien de temps… ? Accepter le manque, les restrictions, les limites. Peut-être découvrir nos propres limites ?

Accepter la différence que certains puissent travailler d’autres pas, accepter que certains aient le droit de sortir d’autres pas, accepter que certains puisse guérir d’autres pas…

Accepter les modes de travail, d’apprentissage et de communication différents : le télé-travail, l’école en ligne, les réunions en ligne, les appels vidéos…

Accepter la place de l’autre dans un espace différent : se regarder sans se toucher, réfréner l’embrassade. Ne pas se toucher, éviter de toucher son propre visage. Ce changement brutal nous met face à la présence de l’autre dans un nouvel espace avec une énergie différente, à laquelle nous devons nous habituer.

Pour pouvoir accepter tous ces grands changements soudains, il me semble nécessaire de rentrer en soi, d’aller puiser son énergie intérieure, sa force personnelle, sa propre intuition, et non se connecter uniquement au collectif. Les liens collectifs rassurent, ils sont indispensables pour se situer et se sentir épaulés, mais ils nous sortent de nous-même et parfois empêchent le travail intérieur nécessaire. Il faut donc doser et passer du collectif à l’individuel de manière habile, en testant ses propres résistances.

Il me semble important d’aller chercher sa confiance interne en profondeur, sa créativité, son imaginaire… pour nous dédier à tout ce que nous n’avons jamais le temps de faire car nous sommes toujours trop occupés.

Pour arriver à accepter ce qui nous arrive simultanément, sans nous laisser submerger, il me semble important de prendre le temps de réfléchir à ce qui nous permet de garder un équilibre serein: pour certains la méditation pour d’autres le sport, pour certains la lecture, pour d’autres revenir à des souvenirs (photos, lettres…) À chacun sa façon de vivre les événements dans un grand respect. Chacun doit pouvoir être libre et heureux de s’appuyer sur ce qui fait du bien, et ne pas être dans le jugement des comportements ou des réactions de l’autre. Accepter, c’est aussi accepter l’autre.

 Barcelone, le 19 mars 2020

Capucine Demnard

VedaCare